Accessibilité numérique : un guide pratique pour les éditeurs de contenu


La direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat (DINSIC) vient de mettre à disposition des éditeurs de contenus sur le web un document pratique les aidant à les rendre accessibles aux personnes en situation de handicap. Entretien avec Philippe Bron, directeur du programme accessibilité numérique au sein de la DINSIC.

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À qui s’adresse ce guide ?

Philippe Bron – Le guide « Contribuer sur le web de manière accessible » est destiné à toutes les personnes amenées à publier des contenus sur des sites web de l’administration, mais également en dehors. Il détaille les précautions à prendre pour que l’information qu’elles mettent en ligne soit perceptible par les personnes en situation de handicap, quel qu’il soit. En pratique, il s’adresse à des profils non techniciens (les communicants essentiellement), tous capables d’appliquer les recommandations du guide sans devoir toucher à un éditeur de code HTML.

Comment est-il articulé ?

PB – Il traite en 13 fiches pratiques l’étendue des thématiques qui concernent directement les contributeurs de site web : multimédia, couleur, alternatives textes aux images, mise en forme, tableaux, liens hypertexte, etc. Chaque fiche recense l’enjeu de la thématique pour l’utilisateur en situation de handicap et explicite une série de mesures pratiques à déployer. Elle dénonce également certaines idées reçues, et indique enfin les critères du référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA) concernés par ces mesures. Pour rappel, ce référentiel a été récemment mis à jour par la DINSIC. Il référence l’ensemble des critères techniques à respecter pour qu’un site web soit accessible.

Quelles sont les entorses aux principes d’accessibilité numérique fréquemment constatées sur les sites web ?

PB – Elles sont variées. Elles concernent par exemple l’absence d’alternative textuelle à des images qui délivrent de l’information (une date, un lieu, un événement…). Les personnes n’ayant pas accès à l’image sont ainsi privées de cette information. Les entorses touchent également aux contrastes et à la couleur, surtout lorsque celle-ci révèle une information. Laquelle s’avère donc indéchiffrable par les personnes incapables de distinguer les couleurs.

Parmi les oublis courants, citons encore l’absence de description des liens. Il est en effet impératif d’indiquer clairement la page vers laquelle une personne en situation de handicap se dirige, surtout si l’intitulé du lien n’est pas suffisamment explicite. En particulier lorsque ce lien ouvre une nouvelle fenêtre indétectable par une personne aveugle.

Outre les contributeurs de contenus, quels sont les autres profils à bénéficier de ressources liées à l’accessibilité numérique ?

PB – Les informaticiens disposent d’ores et déjà d’objets techniques tels que des composants javascript pour les aider à incorporer des composants interactifs accessibles dans les pages web. Ils peuvent par ailleurs s’appuyer sur un guide méthodologique expliquant comment tester les différents critères du RGAA. Les responsables éditoriaux ou les personnes chargées de l’accessibilité ont quant à eux à leur disposition des modèles pour produire des documents réglementaires : la « page d’aide à la navigation » et la déclaration de conformité du site (imposée par le RGAA). Ils disposent également de guides pour auditer leur site, et de références vers des contenus pédagogiques extérieurs (vidéo, tutoriaux, etc.).

Quels sont les prochains guides ou ressources que vous mettrez à disposition ?

PB – Il nous reste à produire des guides pour les concepteurs graphiques et les intégrateurs web (qui traduisent les maquettes en pages web). A plus long terme, nous fournirons des ressources pour prendre en compte la dyslexie et certaines formes de handicap intellectuel au travers de la méthode européenne du « facile à lire et à comprendre ». Cette problématique particulière impose une présentation spécifique de l’information. Notamment une réflexion sur les polices à utiliser, des tournures de phrase, voire l’utilisation de dessins véhiculant de l’information.

Découvrir le guide « Contribuer sur le Web de manière accessible »

Consulter le RGAA

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