La France lance la première base adresse nationale collaborative-


Mercredi 15 avril 2015, en présence de Thierry Mandon, secrétaire d’État chargé de la Réforme de l’État et de la Simplification, la première Base Adresse Nationale collaborative française a été mise en ligne. La création de cette base résulte d’un modèle innovant de collaboration entre pouvoirs publics, acteurs publics et société civile. Etalab du secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP), l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), le Groupe La Poste et l’association OpenStreetMap France en sont les quatre fondateurs. Retour sur ce projet innovant et très attendu.

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Qu’est-ce que la base adresse nationale ?

Construite à partir des fichiers d’adresses de La Poste, de l’IGN et de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP), la Base Adresse Nationale (BAN) consiste à associer aux 25 millions d’adresses recensées sur le territoire français des coordonnées géographiques. Elle ne contient aucune donnée nominative. La mise à disposition de la BAN constitue désormais un référentiel cartographique clé pour l’économie, la société et l’ensemble des services publics.

Un véritable enjeu de société à l’utilité multiple

Permettre aux services d’urgence d’arriver au bon endroit. Permettre la réalisation d’une analyse cartographique en quelques clics. Permettre aux opérateurs publics et privés de mieux coordonner leurs chantiers. Autant d’éléments qui font de ce référentiel un véritable enjeu de société pour la France, aussi bien d’un point de vue de souveraineté, que d’un point de vue économique.

Pour les particuliers, la BAN a vocation à proposer une nouvelle solution à leurs besoins de géolocalisation grâce à ce premier géocodeur français, comparable aux dispositifs des géants du web.

Les communes, quant à elles, peuvent utiliser l’outil « Guichet Adresse Mairie » pour la gestion de leurs voiries, et ainsi créer de nouvelles voies, les géolocaliser, les nommer et y positionner les numéros. Dans un souci de continuité, la BAN leur permet de générer le délibéré nécessaire à la validation au conseil municipal, et l’information destinée aux administrés et aux interlocuteurs institutionnels.

Enfin, la BAN offre aux entreprises le téléchargement gratuit de fichiers adresses, permettant la fiabilisation et l’optimisation de leurs propres fichiers grâce à la qualité des adresses et à leur géolocalisation.

La mise en place de la BAN avec La Poste, Etalab et OpenStreetMap permettra de nouvelles améliorations par le développement du community-sourcing et du crowd-sourcing.

Daniel Bursaux, directeur général de l’IGN

L’adresse, un bien commun qui correspond à la logique d’ouverture et de réutilisation des données publiques françaises

Riche de 25 millions d’adresses, cette base doit recenser rapidement l’intégralité des adresses sur le territoire français et gérer les 200 à 300 000 adresses créées chaque année. Elle a été conçue dans un esprit de bien commun favorisant ainsi la contribution des citoyens, des entreprises et des communes afin de l’enrichir et de l’utiliser dans un souci de partage et d’amélioration.

La mise à disposition des données adresses nationales sous plusieurs licences (…) est une grande avancée pour l’opendata français et une première pierre vers une infrastructure de données essentielles (…) pour passer librement du monde des données non géographiques à celui des données géographiques ce qui bénéficiera à de très nombreux usages.

Christian Quest, Président d’OpenStreetMap France

adresse.data.gouv.fr est diffusé sous un régime de double licence. Une licence avec partage à l’identique -pouvant être la licence développée par La Poste et l’IGN, ou la licence ODbL d’OpenStreetMap France-, ou bien une licence payante pour les clients traditionnels de l’adresse qui ne souhaitent pas entrer dans l’esprit de contribution. Pour ces derniers, les versions millésimées payantes de l’IGN et de La Poste, régulièrement actualisées, continuent d’offrir la garantie de données qualifiantes associées à des adresses, la confidentialité et la sécurité juridique.

Une collaboration entre pouvoirs publics, acteurs publics et société civile

Etalab, l’IGN, Le Groupe La Poste et l’association OpenStreetMap France sont donc les quatre fondateurs de cette démarche collaborative, et contribuent ainsi à la modernisation de l’action publique gouvernementale et territoriale en matière d’open data.

Après data.gouv.fr, c’est une nouvelle forme de collaboration entre l’État et la société civile (…) une nouvelle forme de collaboration décloisonnée entre services de l’État, chacun pouvant contribuer au logiciel BAN en open source.

Henri Verdier, directeur d’Etalab et Administrateur Général des Données (SGMAP)

Ce projet met ainsi en avant la volonté de l’administration de créer et d’entretenir de grands biens communs collaboratifs, ici les adresses, de les construire avec des systèmes d’informations en open source, au service du dynamisme économique, de l’efficacité du service public et de l’autonomie des citoyens. Cet état d’esprit est celui du gouvernement ouvert, dont le plan d’action national est en cours de finalisation.