Numérique écoresponsable : les administrations peuvent désormais s’appuyer sur un référentiel général d’écoconception


La DINUM lance un référentiel général d’écoconception de services numériques et un outil d’auto-évaluation, « NumÉcoDiag ».

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La transition écologique passe aussi par la réduction de l’impact environnemental du numérique, et l’État se veut et se doit d’être exemplaire en la matière.

Copilote de la mission interministérielle Numérique écoresponsable (MiNumÉco), la DINUM lance le premier référentiel pour aider les administrations à concevoir des produits et services numériques plus écoresponsables – qu’il s’agisse de sites web, de démarches en ligne ou d’applications mobiles.

79 critères pour concevoir un service numérique écoresponsable

Inédit, ce référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) liste et détaille 79 critères à prendre en compte lors de la création ou refonte d’un service numérique, afin de réduire son empreinte environnementale.

Répartis en 8 thématiques, ces 79 critères couvrent tous les aspects de la conception d’un service numérique : stratégie, spécifications, architecture, UX/UI, contenus, frontend, backend, hébergement…

Le document est conçu pour être opérationnel et concret : il explique pour chaque critère l’objectif visé, comment le mettre en œuvre mais aussi comment vérifier sa conformité à travers un indicateur clé. Le tout structuré, formulé et décrit de la façon la plus claire, compréhensible et synthétique possible, pour en faciliter au maximum la prise en main par toutes les administrations, et ainsi en favoriser la généralisation.

Le référentiel est disponible dans plusieurs formats dont une version 100% en ligne.

Consulter le référentiel

L’écoconception, une stratégie globale

Le référentiel vise avant tout l’impact. Chaque critère a été soigneusement élaboré et décrit dans cette optique. Le référentiel favorise une approche transversale et l’implication de l’ensemble des métiers, au-delà des directions du numérique et DSI.

« Le principe que nous déployons est que l’écoconception de services numériques dépasse le sujet purement technique. Pour être efficace, elle doit fédérer, transcender l’organisation et s’intégrer dans une stratégie globale », explique Olivier Joviado, copilote au sein de la DINUM de la mission interministérielle Numérique écoresponsable, qui édite le référentiel. Cette approche permet ainsi d’adresser, entre autres, la problématique d’achat de matériel et services informatiques, la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), le juridique, la production de contenus…

Pour un impact renforcé, les actions proposées ne se limitent pas à la recherche d’optimisation, d’efficience ou de performance du service en lui-même, elles prennent en compte l’ensemble de la chaîne et du cycle de vie. « La réflexion s’élargit à l’usage des technologies, en visant, directement ou indirectement, à allonger la durée de vies des équipements numériques et à réduire la consommation de ressources informatiques et énergétiques des terminaux, des réseaux et des centres de données », précise Richard Hanna, chargé de mission MiNumÉco au sein de la DINUM.

Un exemple concret ? Pour lutter contre l’obsolescence prématurée, un service numérique doit être consultable sur des terminaux de plus de 5 ans. C’est le critère 1.5 du référentiel.

Fruit d’un an de travaux collaboratifs

Logo de la MiNumEco

Le référentiel est le fruit d’un travail collectif engagé par la mission Numérique écoresponsable, « MiNumÉco », animée par la direction interministérielle du numérique (DINUM) et le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, associant l’ADEME et l’Institut du Numérique Responsable.

Afin de répondre au mieux aux attentes des futurs utilisateurs et d’être le plus pertinent, complet et réaliste possible, le référentiel a été coconstruit pendant 1 an avec les administrations, les entreprises, les associations et les universitaires, au gré d’une dizaine d’ateliers réunissant plus de 30 personnes.

Il a ensuite été soumis pendant 45 jours à une consultation publique permettant de recueillir près de 300 contributions et plus de 1100 votes sur les différents critères proposés.

NumÉcoDiag, un outil pour faciliter l’autoévaluation

De manière à faciliter encore l’appropriation du référentiel par les administrations, un outil d’autodiagnostic est proposé en complément.

Capture d'écran de NumEcoDiag sur laquelle on voit l'intitulé d'un critère, des cases à cocher A évaluer, Conforme, Non conforme, Non applicable et une zone de commentaire

NumÉcoDiag permet d’analyser soi-même, simplement, le niveau d’écoconception de son service numérique, au regard des 79 critères du référentiel.

Pas besoin de tableurs complexes ou de jongler entre différents documents et fenêtres. Sous la forme d’une extension web (« add-on ») à ajouter à son navigateur (Firefox, Chrome ou Edge), NumÉcoDiag est très simple à prendre en main.

L’utilisateur ouvre si besoin son service numérique et affiche NumÉcoDiag en surimpression. Il y déroule les 79 critères, passe en revue son service numérique et la façon dont il a été conçu, et, sur chaque critère, en évalue la conformité et ajoute les annotations qu’il souhaite.

Capture d'écran de NumEcoDiag de la fonctionnalité affichant les résultats de l'autodiagnostic, sur laquelle on voit un diagramme et le total critères : A évaluer, Conformes, Non conformes, Non applicables, et le taux de conformité global en pourcentage

Une fois l’autoévaluation réalisée, il obtient un score qu’il peut télécharger sous forme de badge à afficher sur son service ou dans toute communication, et peut exporter les résultats au format CSV.

NumÉcoDiag va continuer à s’améliorer en fonction des retours des utilisateurs. Vous avez des remarques ? Contactez la MiNumÉco à numerique-responsable.dinum@modernisation.gouv.fr.

Découvrir NumÉcoDiag

La transition écologique de l’État, une priorité

Le référentiel général d’écoconception de services numériques répond à un engagement pris par le Gouvernement en février 2021 dans sa feuille de route gouvernementale « Numérique et Environnement ».

En permettant de concevoir des services numériques plus sobres, plus légers, moins gourmands en ressources et plus facilement maintenables, ces actions s’inscrivent pleinement dans la logique du plan Sobriété énergétique, en particulier son volet État exemplaire porté par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.

Si le référentiel et l’outil d’autoévaluation NumÉcoDiag sont conçus par l’État à destination des administrations, tous deux sont parfaitement utilisables par toute organisation, qu’elle soit publique, privée ou associative, souhaitant s’engager dans une démarche de numérique écoresponsable.

Administrations : passez à l’action

1
Pour vos services numériques existants

Commencez par réaliser un autodiagnostic avec NumÉcoDiag, avec l’ensemble de l’équipe et des parties prenantes de votre service ou produit numérique.
Il vous permettra de faire un état des lieux, d’identifier son niveau d’écoconception, ainsi que les actions à mener pour l’améliorer.

L’idéal : passer en revue un ensemble de services de votre administration et croiser les résultats afin de dégager des tendances et points d’amélioration structurels, qui peuvent toucher à l’organisation plus globale.

2
Pour vos services numériques en construction ou futurs

Saisissez-vous dès maintenant du référentiel général d’écoconception de services numériques et imprégnez-vous des 79 critères avec l’ensemble des équipes impliquées.

Vous réfléchissez à la création d’un service numérique ? Avant toute chose, posez-vous la question de sa raison d’être et de sa pertinence pour répondre à un besoin : est-il nécessaire ? Une alternative non numérique est-elle envisageable et préférable ?

Puis tout au long de sa conception et de son développement, référez-vous au RGESN pour suivre et vérifier votre conformité à toutes les étapes du projet.

3
Formez-vous et formez vos équipes

La mission MiNumÉco propose des formations gratuites au numérique écoresponsable, ainsi qu’une sélection de formations en libre accès.

D’une introduction en 10 minutes à un MOOC complet en 14 modules, vous pourrez sensibiliser et former vos équipes et vous-même, comprendre les enjeux, identifier les impacts environnementaux du numérique, vous initier aux bonnes pratiques, obtenir les clés pour mettre en place un plan d’action au niveau de votre organisation…

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